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L'impôt : pilier essentiel de l'État

S’il y a une crise qui touche notre pays en profondeur, c’est bien celle du consentement à l’impôt. Il est temps de remettre de la confiance dans notre système fiscal et de retrouver ce qui légitime les citoyens à payer l'impôt, pilier essentiel de l'État.


Décourageante en interne, contreproductive en externe, notre fiscalité doit plus que jamais être réformée, quitte à en subir l’impopularité.


Pour restaurer la confiance et rétablir l'équité, il est temps de repenser notre contrat fiscal en remettant le citoyen, et non plus l’État, au cœur de la réflexion.

Il est tout d’abord essentiel de réduire la complexité de notre système fiscal. Les règles et les réglementations fiscales sont devenues si complexes qu'elles échappent souvent à la compréhension des contribuables. Nous devons ensuite promouvoir une fiscalité plus juste et équilibrée, par exemple en réduisant les charges fiscales excessives qui étouffent les entreprises et les citoyens. Cela passe nécessairement par un abaissement des taux d'imposition, en particulier pour les classes moyennes et les petites entreprises. Il faut que notre système fiscal cesse de tuer notre attractivité économique. Inspirons-nous des pays qui ont réussi à stimuler l'investissement grâce à des politiques fiscales attrayantes. En allégeant la charge fiscale pour les entreprises, nous pouvons créer un environnement propice à la création d'emplois et à la prospérité économique. En mettant en place des incitations fiscales pour attirer les investissements étrangers, favoriser l'innovation et soutenir la compétitivité des entreprises françaises nous pourrions avoir une fiscalité compétitive qui renforce la création d'emplois et encouragera la croissance économique. Il faut également revoir le principe de la progressivité fiscale. L’impôt progressif est un poison qui décourage les plus performants à intensifier leurs efforts. Le travail doit rapporter et non plus coûter !


Pour retrouver ce consentement à l’impôt, il faut aussi mettre fin à l’injustice fiscale qui découle de la comparaison entre la charge fiscale et les services publics reçus. Sur ce point, toute réforme fiscale doit avant tout s’intéresser aux classes moyennes. Ces contribuables se sentent pris en étaux : d'un côté, ils doivent s'acquitter d'une part significative de leur revenu en impôts. D'un autre côté, les services publics dont ils devraient profiter, tels que l'éducation, les soins de santé ou les infrastructures, ne répondent pas toujours à leurs attentes. Cette perception est renforcée par des comparaisons avec d'autres systèmes fiscaux où les taux d'imposition peuvent être moins élevés, mais où les services publics sont plus efficaces. Les classes moyennes ont tout simplement le sentiment de ne pas recevoir la contrepartie équitable de leurs contributions fiscales.


Le consentement à l’impôt ne pourra enfin se retrouver que si chaque contribuable sait que chacun participe à l’effort commun de manière équitable. Actuellement, ce n’est pas le cas. Il est temps de réformer notre système de manière audacieuse en s’intéressant en premier lieu à l’impôt sur le revenu. Soit la généralisation de l’impôt sur le revenu pour tous afin que chacun contribue, même à minima, au coût des services publics. Soit sa suppression pure et simple. Alors que les Français subissent une perte progressive de leur pouvoir d’achat, l’impôt sur le revenu est devenu est l’exemple même d’un système bureaucratique dépassé qui ne correspond ni aux flux économiques réels ni aux dépenses de l’Etat. L’impôt sur le revenu a rapporté cette année 80 milliards d’euros à l’État. Il est payé par moins de 50% des Français. Alors qu’il représente moins de 10% des recettes sur l’ensemble des prélèvements obligatoires, il pèse fortement sur ceux qui pourraient soutenir notre économie en investissant et en consommant grâce à la hausse du pouvoir d'achat que sa suppression entrainerait.


Pour le remplacer, deux solutions : une hausse de la TVA, sauf pour les produits de première nécessité. Ou mieux : ne pas le remplacer et faire le pari que les 80 milliards d’Euros resteront dans l’économie et encourageront la consommation, stimuleront l'activité et favoriseront l'investissement et la croissance. A ceux qui disent que cela est surréaliste, je réponds juste que le bouclier tarifaire a déjà coûté près de 60 milliards d'euros et que la politique du chéquier a couté 87 milliards.


Refuser d’ouvrir ce débat, c’est continuer de nier qu’il est temps de refonder notre pacte social, et de s’interroger sur ce qui fait que nous sommes encore une Nation. Supprimer l’impôt sur le revenu aurait ce mérite de redonner de la liberté aux contribuables, de réconcilier enfin les Français avec l’impôt et surtout de retrouver leur consentement à vouloir participer le plus justement possible à l’effort collectif.



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