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Le parcours du combattant des emprunteurs

Hausse des taux d’intérêts et accès aux prêts immobiliers : il est temps que la BCE devienne une organisation politique !


Cet article du Figaro met en évidence les conséquences dramatiques de la décision de la Banque centrale européenne d'augmenter les taux d'intérêt dans un contexte d'inflation persistante. Les banques se montrent plus réticentes à accorder des crédits, les emprunteurs font face à des refus en raison de critères plus stricts et de l'augmentation des taux d'intérêt. Comment avoir confiance en notre économie dans un tel contexte ?

Il est indéniable que la lutte contre l'inflation justifie une politique monétaire plus stricte, mais il est également crucial de prendre en compte les conséquences que cette hausse des taux entraine sur le financement de l'immobilier et des entreprises. Les effets de cette politique restrictive se font déjà ressentir sur le marché immobilier, avec un nombre croissant de demandes de prêts rejetées, limitant ainsi le nombre d'acheteurs potentiels. Cette situation pourrait entraîner une diminution de la demande immobilière et à terme une baisse des prix des logements, ce qui serait catastrophique sur le plan patrimonial.


Il est difficile de prévoir précisément quand les taux d'intérêt de la BCE atteindront leur sommet et quand un ajustement à la baisse sera envisagé. Toutefois, maintenir la situation actuelle est économiquement catastrophique et socialement préoccupant.


Pour remédier à cette situation, des actions doivent également être entreprises au niveau européen. En premier lieu, il est crucial de renforcer l'Union bancaire européenne en harmonisant les réglementations et les pratiques de supervision bancaire entre les pays membres. De plus, les Etats membres doivent réfléchir à une harmonisation des politiques de crédit immobilier et d'amélioration des conditions d'emprunt, quitte à ce que les États garantissent certains prêts. Je préfère cette approche à celle du chéquier !


Enfin, il faut que les banques jouent le jeu. Elles doivent être incitées à soutenir l'accès aux prêts immobiliers en adoptant des politiques de prêt plus flexibles.


Surtout, il est impératif que les taux d'intérêt deviennent un instrument pour atteindre un équilibre entre la maîtrise de l'inflation et la stimulation de l'économie. Car modifier ses taux d’intérêt, ce n’est pas que de l’économie. C’est aussi de la politique. Actuellement, ce n’est ni l’un ni l’autre !


La BCE doit devenir une institution politique, prenant en compte les réalités économiques et les besoins des citoyens de sa zone économique. Il est urgent de remettre en question son orthodoxie budgétaire, qui se caractérise par un manque de flexibilité flagrant dû à sa focalisation excessive sur la lutte contre l'inflation, ce qui peut entraîner des conséquences négatives sur la croissance économique. Nous en avons l’exemple aujourd’hui.


C'est pourquoi je plaide en faveur d'une BCE politique qui adopte une approche plus équilibrée entre la stabilité des prix et la stimulation de l'économie.


En réévaluant notre approche actuelle et en promouvant une politique monétaire plus équilibrée, nous pourrions maîtriser l'inflation tout en soutenant une croissance durable et en créant des opportunités d'emploi.


Nous serions enfin mieux préparés à relever les défis économiques actuels et à construire un avenir plus prospère pour l'ensemble de la zone euro.



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