top of page

Remettons le mot production dans notre vocabulaire

Mes activités me donnent l’occasion d’entendre beaucoup de propos sur l’état d’esprit général de cette rentrée 2023.


Sur le plan industriel, notre pays ne produirait plus au niveau qui était le sien il y a 30 ans.

Sur le plan économique, cela fait 20 ans que l’on s’interroge sur les signaux d’une régression qui serait là sans dire son nom.

Depuis 10 ans et la présidence normale, notre pays ne produirait plus rien intellectuellement.


Et depuis un an, notre pays ne produit plus politiquement.

Notre régime qui se voulait le plus réactif possible, c’est-à-dire avec un pouvoir central et des contres pouvoirs faibles, se retrouvent dans une situation de blocage.


La nation des Lumières semble être dans le noir.

Mais cette absence de production est-elle une réalité ou un ressenti ? N’est-ce pas plutôt ce mot, « production », qui est tabou, conséquence de 50 années d’idéologie défavorable au libéralisme économique et politique ?


L'idée que la France ne produit plus autant qu'auparavant est révélateur des préoccupations actuelles. Des changements mondiaux, la concurrence internationale, des réglementations parfois contraignantes, des fermetures d'usines, des délocalisations et une concurrence accrue ont parfois alimenté le sentiment que la production industrielle a diminué.


Sur le plan économique, certains indicateurs économiques moins favorables ont été pointés du doigt, contribuant à l'idée que la France ne produit pas autant de richesses qu'elle le pourrait.


Je pense plutôt qu’elle ne produit pas autant qu’elle le devrait compte tenu de ses dépenses sociales, ce qu’elle compense avec une fiscalité accrue sur ceux qui produisent. C’est un comble !


En matière intellectuelle, l'inquiétude quant au déclin de la créativité peut être alimentée par des perceptions de moindre investissement dans la recherche et le développement, par des réformes ratées comme « Parcoursup» ainsi que par des craintes de déclin dans les domaines culturels et académiques.


En politique, le système présidentiel français a montré des signes de blocage remettant en question son efficacité et sa capacité à porter des réformes.


Mais malgré ces préoccupations, la France possède toujours des atouts solides. Dans l'industrie, des secteurs emblématiques tels que l'aéronautique et l'automobile sont mondialement reconnus pour leur excellence.


L'économie française continue de figurer parmi les plus grandes du monde, avec des entreprises internationales influentes. Le secteur du luxe, en particulier, prospère grâce à son savoir-faire artisanal et à son image de marque de qualité.


Le patrimoine intellectuel de la France reste précieux, avec des institutions renommées et une histoire d'innovation. Des universités et des centres de recherche du pays continuent de contribuer à des découvertes et des avancées dans de nombreux domaines. Sur le plan politique, la stabilité des institutions démocratiques et la séparation des pouvoirs restent des fondements essentiels du système français.


Ce que je veux surtout retenir de cet état d’esprit général de rentrée, c’est qu’il faut nous réveiller pour maintenir nos acquis. Cela passe par la fin des carcans et une vraie politique libérale pour redevenir une nation où tout est possible, à commencer par l’envie de produire. Car seule la production est à la fois source de création de richesses et de stabilité sociale.


Cela implique des investissements significatifs dans l'innovation et la recherche, en encourageant la collaboration entre les entreprises, les universités et les instituts. Il faut également moderniser les industries, adopter de nouvelles technologies et s'adapter aux évolutions mondiales en faisant sauter les contraintes qui entravent l’investissement.

En somme, c’est un réveil collectif de la société française qui est nécessaire, pour continuer de capitaliser sur nos forces et pour nous mettre en capacité non plus de saisir mais de créer les opportunités mondiales.


Dans notre quête de revitalisation de la production industrielle, économique, intellectuelle et politique française,il est essentiel de mettre en place une vraie politique d'ouverture aux talents. Notre pays doit se nourrir de l'énergie, des compétences et des idées des élites du monde entier pour exploiter les opportunités du XXIe siècle. Attirer les meilleurs esprits, qu'ils soient entrepreneurs, chercheurs, artistes ou professionnels, est nécessaire pour créer une dynamique de renouveau et sortir des schémas de stagnation.


L’intelligence artificielle ne remplacera pas tout. C’est également dans le potentiel humain qu’il faut investir pour remettre la production au cœur du modèle français. Car au-delà de la richesse et de la création de toutes natures, la production est aussi la principe source de la redistribution sociale au service du collectif et de l’Homme.



bottom of page